Fragments de fresque
1999 MÉMOIRE VIVE – Galerie Arkos, Clermont-Ferrand
LE FRAGMENT LIEU DE L’IMAGINAIRE
Nous retrouvons Daniel Avignant à présent conseiller artistique de la galerie Arkos, nouvel espace d’art contemporain à Clermont-Ferrand. Après l’accrochage inaugural de Louis Cane, nous installons Mémoire vive, réplique d’un site de fouilles archéologiques avec au sol la construction en brique du fac-similé d’une ruine de villa antique, telle qu’on peut en voir à Knossos ou Herculanum. Comme alignés sur les murs d’un petit musée, les fragments de fresques peints à l’huile sur éclats de marbre, semblent par la force de leur présence avoir été collectés sur place.
Le fragment dans sa totalité.
Le fragment est le « moment » de l’origine fragmentaire de l’originel et la confluence des fragments vaut pour temps de l’original comme concept de totalité. La matérialité du fragmentaire et l’évidence de la fragmentation font du parcellaire et de la totalité des semblables où l’évidence de la matérialité vaut pour certitude spacio-temporelle.
L’espace qui sépare les fragments vaut pour temps de leur assemblage et la totalité ainsi définie est le signe et de la matière et du temps. Le temps de l’assemblage est le temps de l’accélération et quand la vitesse est maximale c’est que la totalité de la matière des fragments fait « fresque ».
La totalité est ainsi le lieu où la vitesse ne peut que faiblir et où bientôt va s’installer le chaos. Celui-ci est ainsi le lieu où la vitesse est réduite, la matière visible et le temps palpable. Le fragment comme totalité est donc le signe du caractère instable, et de la matière et du temps et de la vitesse, et la stabilité qu’il nous montre il le doit tout entier à la stabilité des signes culturels.
D.P.C.